Mouvements du marché : Notre analyse

(important : avertissement en fin de communication)

Depuis mi-février, l’indice S&P 500 a abandonné 8,6% (cf Graphique 1), et le Nasdaq plus de 10%, avec une séance baissière particulièrement forte le 10 mars : -2,8% et -3,8%, respectivement. Les valeurs technologiques dites « non profitables » ont parfois perdu 7 à 8% en une seule journée, alors que certains poids lourds du secteur, tels qu'Apple, ont reculé de 5%.

Les stratégies Momentum ont chuté d’environ 21% par rapport à leurs sommets aux États-Unis, signe d’un désengagement agressif de la jambe acheteuse des portefeuilles des hedge funds. L’indice VIX, baromètre de la volatilité, a bondi à près de 28 points. Bien que ce niveau demeure inférieur aux sommets historiques, il trahit néanmoins la nervosité ambiante (cf Graphique 2). La réduction brutale des positions sur le Momentum américain n’est pas de même ampleur en Europe (à ce jour) : six semaines de gains ont été effacées en Europe, alors que six mois de hausse disparaissent sur les marchés US.

Graphique 1 : Repli du S&P 500 (-8,6% depuis le sommet du 19 février 2025)

Graphique 2 : Volatilité accrue (hausse du VIX à 28)

Cette phase de correction correspond à une compression significative des multiples de valorisation aux États-Unis (cf Graphique 3). Le S&P 500, dont le PER (Price-Earnings-Ratio) a glissé de 26 à 21 ; le Nasdaq est passé de 38 à 26.
Cette dynamique ne reflète pas une dégradation majeure des perspectives bénéficiaires. Dans le secteur technologique, notamment chez les fabricants de semi-conducteurs, les plans de développement et la demande sous-jacente demeurent solides, comme l’ont rappelé les annonces récentes de TSMC et de Broadcom. La correction s’explique, selon notre analyse, davantage par le débouclage de positions sur des titres consensuels, motivé par une nette dégradation du contexte géopolitique dont on craint une possible propagation sur la croissance macro-économique, et non une remise en cause des fondamentaux micro-économiques ou spécifiques.

Graphique 3 : Compression des multiples de valorisation – S&P 500 (de 26 à 21), Nasdaq (de 38 à 26)

En termes factoriels, la rotation entre Value et Growth demeure fluctuante. En 2025, la Value américaine avait enregistré une performance positive allant jusqu’à deux chiffres, portée par la hausse des taux longs et la bonne tenue des secteurs cycliques. Depuis début mars, l’accroissement des craintes de récession et l’hypothèse de trois baisses des Fed Funds d’ici la fin de l’année ont conduit au décrochage des segments cycliques. Les secteurs défensifs – consommation de base, services aux collectivités, santé – résistent mieux, mais subissent néanmoins des arbitrages.

Les spreads high yield se sont écartés de 14 points de base lors de la seule séance du 10 mars, la plus forte variation depuis début 2025, traduisant une aversion accrue au risque de crédit. Le RSI ou "Indicateur de Force Relative" (<30 pour le S&P 500) et les positions nettes des hedge funds laissent néanmoins penser que la purge pourrait approcher d’un point d’épuisement, permettant de s’interroger sur la possibilité d’une capitulation los de la séance du 10 mars. Pour des investisseurs conservant un horizon d’investissement de moyen-long terme, la situation actuelle nous semble susceptible de constituer une opportunité pour initier ou renforcer des positions de qualité.

En Europe, la divergence de performance avec Wall Street était marquée depuis le début de l’année : l’EuroStoxx 50 a surperformé le S&P 500 (en dollars) pendant neuf semaines consécutives. Plusieurs facteurs justifient cette robustesse relative : l’orientation plus accommodante de la Banque centrale européenne, des valorisations historiquement moins élevées et l’attrait pour des secteurs jugés en retard. Toutefois, la séance du 10 mars a montré que le Vieux Continent n’est pas immunisé : le Stoxx 50 a reculé de 1,5%, le Stoxx 600 de 1,29%, et les banques européennes ont perdu plus de 2%. On notera d’ailleurs que le taux du Bund allemand à dix ans s’est tendu de 52 points de base depuis le 1er janvier, tandis que le rendement des Treasuries à 10 ans américains s’est contracté d’environ 35 points de base. L’écart de taux entre les taux américains et européens, à présent de 132 points de base, s’est donc réduit de 87 points de base depuis le début de l’année : le 10 ans allemand atteint aujourd’hui 2,88% alors que le 10 ans américain est revenu à 4,2%. Ce mouvement de convergence des rendements sur la partie longue de la courbe des taux pourrait signer la fin de cette phase de surperformance des marchés européens sur les marchés américains.

Plusieurs facteurs macroéconomiques devraient influer sur la dynamique cette semaine : les données d’inflation, avec l’indice des prix à la consommation (CPI), publié mercredi, et l’indice des prix à la production (PPI), publié jeudi, orienteront les anticipations de politique monétaire américaine.
Dans ce contexte d’incertitudes et de volatilité accrues, la stratégie d’allocation la plus rationnelle demeure de sélectionner les actions d’entreprises dont la capacité bénéficiaire se révèle résiliente, indépendamment des inquiétudes conjoncturelles de court terme. Le positionnement sur des leaders solides, capables d’innover, de conserver un véritable pouvoir de fixation des prix pour préserver des marges solides, devrait constituer un socle pour traverser le cycle.
Ferrari continuera d’écouler ses modèles auprès d’un public restreint, profondément attaché à la marque.
Microsoft restera un partenaire incontournable de centaines de millions d’utilisateurs professionnels.
Johnson & Johnson poursuivra son expansion sur des marchés de santé structurellement porteurs.
Les tensions actuelles des marchés ne remettent en cause ni la pertinence de leurs modèles économiques, ni la lame de fond de l’accélération de l’adoption de l’intelligence artificielle dans un contexte où, de surcroît, les banques centrales disposent de marges de manœuvre.

En conclusion, cette correction nous semble résulter d’un mouvement de de-leveraging généralisé en réponse à de nouveaux comportements géopolitiques auxquels les marchés doivent s’ajuster, sans remise en cause des fondamentaux des entreprises les mieux gérées.

 


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