Enjeux du moment : volatilité et résilience

(important : avertissement en fin de communication)


Paris, le 7 avril 2025 - 15 heures

1. Contexte macroéconomique et politique 

  • Politiques commerciales américaines

Depuis le 2 avril 2025, surnommé « Liberation Day » par l’administration Trump, des droits de douane d’un minimum de 10% ont été imposés sur toutes les importations, avec notamment des pics à 20% pour l’Europe, 46% pour le Vietnam et 34% supplémentaires pour la Chine, portant les droits de douane à 54% sur certains produits chinois tels que les véhicules électriques ou encore les semi-conducteurs. Etrangement, les importations en provenance de Russie ne sont pas taxées. L’administration Trump indique être prête à négocier des exemptions, mais la crainte d’une guerre commerciale mondiale s’intensifie : la Chine a déjà riposté avec des droits de douane de 34%, et l’UE a annoncé ce week-end des représailles à hauteur de $28 milliards sur les importations américaines. Cette réponse, pourtant "graduée", accroît les tensions. L’administration américaine, par la voix de son Secrétaire au Commerce, indique avoir été contactée par une cinquantaine de pays, dont le Vietnam, afin d’entrer dans un cycle de négociation.

Scott Bessent, Secrétaire au Trésor US, a indiqué ce week-end qu’il considérait la chute des marchés des actions américains comme une « réaction de court terme »

  • Risque de récession

Les prévisions économiques se dégradent : JPMorgan estime à 60% la probabilité d’une récession américaine dès le second semestre 2025 ; Goldman Sachs l’évalue à 35%.

  • Choc de confiance

Le discours protectionniste de Donald Trump, mêlant déclarations intransigeantes (« mes politiques ne changeront jamais ») et signaux contradictoires (possibilité de négociations selon Scott Bessent), déstabilise les investisseurs et alimente la volatilité.

 

2. Indicateurs de marché et volatilité

  • Chute historique du S&P 500

Entre le 2 et le 4 avril, $5.000 milliards de capitalisation boursière ont disparu à Wall Street. Le Nasdaq s’approche d’un bear market (-20% depuis février). Le S&P 500 a perdu -13,7% durant les 64 premiers jours de cotation en 2025, soit le 6ᵉ pire début d’année depuis 1928. Du 2 au 4 avril, il a reculé de près de -10% en deux jours, un événement survenu seulement en 1987, en 2008, et en mars 2020. Si la séance du lundi 7 avril marquait une troisième baisse consécutive de plus de 4%, ce serait une première depuis la Grande Dépression. Il faut noter qu’en novembre 1929, le marché avait ensuite rebondi de plus de 27% en trois semaines...

  • VIX

Le VIX a atteint 45,3, son plus haut niveau depuis avril 2020. Historiquement, un VIX autour de 45 est suivi en moyenne de rendements positifs : +2,57% le lendemain, +4,28% sur une semaine (taux de positivité de 75 à 83%). À plus long terme, les 21 pics de volatilité enregistrés depuis 1990 ont été suivis de +39% de hausse moyenne du marché à 1 an, et +139% à 5 ans.

  • Capitulation des investisseurs

Les 3 et 4 avril, les hedge funds ont vendu pour $40 milliards d’actions, un record depuis 2010, avec un ratio vendeurs/acheteurs de 3 pour  1. Ces ventes sont concentrées à 75% sur les marchés d’Amérique du Nord. Cette purge évoque une capitulation qui, historiquement, précède souvent des rebonds techniques marqués.

  • Pour rappel : Coût du « market timing »

Un investissement de $10.000 en 2003 sur le SP500 est devenu $64.844 en 2022 en restant investi malgré la volatilité : manquer les 10 meilleures séances de la période conduit à une valorisation finale de $29.708, soit un manque à gagner de 54%. On notera que 7 de ces meilleures journées se sont produites au milieu d’un « bear market », illustrant le danger d’un désengagement lors des pics de volatilité.

 

3. Résilience de certaines valeurs 

  • La baisse globale des marchés est lourde. Cependant, quelques titres se démarquent dans nos portefeuilles et mandats depuis le début de l’année (chiffres à la clôture de vendredi 4 avril) :

  • Newmont Goldcorp : +19%

  • Nestlé : +17% 

  • Berkshire Hathaway : +9% (Warren Buffett est l’unique multimilliardaire avec une fortune en progression depuis le début de l'année)

  • Johnson & Johnson : +6%

  • Essilor Luxottica : +3%

  • L’Oréal : +2%

Ces gains ne compensent pas la nette correction des valeurs technologiques, mais ils démontrent l’intérêt de la diversification sectorielle et thématique, même au sein d’un univers de valeurs dites de croissance. Cette diversification nous semble devoir s’éloigner de toute pondération par les capitalisations boursières : pour mémoire, Essilor et Apple peuvent avoir le même poids dans nos allocations alors que leurs capitalisations diffèrent d’un facteur 20...

  • Après des baisses marquées des cours, les valorisations nous semblent redevenir attractives, notamment dans la technologie et le digital, où les perspectives ne semblent pas foncièrement remises en cause. Nous faisons figurer 3 exemples ci-après, étant précisé que ces exemples sont des analyses illustratives et ne sont, en aucun cas, des recommandations de notre part :

Amazon (AMZN)

  • Chiffre d’affaires : croissance de +115% en 5 ans, $297 Mds (2020) à $639 Mds (2025)

  • Résultat opérationnel : $59 Mds prévus en 2025, vs $11 Mds de résultat net en 2020

  • Fonds propres : $286 Mds (2025), contre $65 Mds (2020)

  • Cours de l’action : $171 en 2025, contre $167 en 2020

  • Ratio P/E : 34x attendu, avec une croissance faisant ressortir un PEG d’environ 1,2 (niveau rare).


Alphabet (GOOG)

  • Marge opérationnelle : 27%, stable malgré l’impact des droits de douane

  • Position dominante : Search, YouTube, etc., et le Cloud en croissance de +25% en 2024

  • Valorisation : 18x les bénéfices pour une croissance projetée de 15-20% (PEG de 1). Situation comparable à 2013, avant un rallye de +50%.


Nvidia (NVDA)

  • Croissance structurelle : +40% sur les ventes de GPU en 2024 (IA, data centers)

  • Correction récente : -17% depuis février, Forward P/E à 29x (niveau proche de 2018, précédant un triplement)

  • Données financières : +70% de chiffre d’affaires et +125% de free cashflow sur un an (source : Image 9)

  • Marges : marge brute à 75%, FCF à 46%

  • Valorisation : plus bas niveau en 6 ans, avec une baisse du cours de -30% depuis janvier.

 

Conclusion

Les incertitudes liées à la politique commerciale agressive de l’Administration Trump et la forte volatilité réduisent fortement la visibilité à court terme. Toutefois, l’analyse rétrospective des crises passées (1987, 2008, 2020) enseigne que ces pics de volatilité précèdent souvent des rebonds majeurs. La diversification sectorielle demeure un atout, particulièrement dans ces phases de forte tension. La correction marquée sur les valeurs technologiques ne nous semble pas refléter une altération des perspectives de long terme ; elle nous semble donc de nature à offrir des points d’entrée sélectifs.


Avertissement 

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